Des scientifiques ralentissent le vieillissement et augmentent la durée de vie
Vivre plus longtemps, en meilleure santé, et vieillir plus lentement. C'est désormais possible... du moins pour les souris de laboratoire. Des scientifiques de l'université américaine Brown ont réussi cette prouesse en isolant un gène chez ces petits mammifères.
Le gène en question, le Myc -commun à tous les animaux- est depuis longtemps l'objet d'études après avoir été identifié comme responsable de la multiplication cellulaire, de la croissance et de la mort, rapporte Factor-tech.com (en anglais). Le Myc pourrait également être lié au cancer.
En temps normal, les animaux ont deux versions du gène Myc. Les scientifiques de l'Université Brown en ont retiré un des souris qu'ils ont fait grandir. À leur grande surprise, non seulement les femelles ont vécu 20% plus longtemps et les mâles 10%, mais les souris ont également vieilli plus lentement, rapportent les chercheurs dans leur étude, publiée dans la prestigieuse revue scientifique Cell.
"Il n'y a aucun doute, les animaux vieillissent plus lentement. Ils conservent les fonctions de leurs organes pendant plus longtemps", explique le directeur de l'étude, le professeur John Sedivy, cité par Factor-Tech. "Le plus étonnant, c'est la quasi-absence d'effets négatifs sur les souris", ajoute-t-il.
Quasi-absence, car les mammifères étudiés étaient tout de même 15% plus petits que leurs congénères. Mais malgré une batterie de tests les plus complets possible -jusqu'au niveau moléculaire-, assure l'étude, aucun autre facteur négatif n'a été trouvé. Les souris avec un gène Myc en moins se reproduisaient aussi bien que les autres et se comportaient normalement.
De quoi surprendre encore un peu plus les scientifiques, plutôt habitués à constater des effets négatifs dans les autres traitements, "comme la restriction de calories ou celui à base de Rapamycine, avec lesquels les animaux vivent plus longtemps mais avec des problèmes de santé", explique John Sedivy
Sauf que lors de cette expérience, les souris n'ont montré aucun signe d'ostéoporose ni de fibrose cardiaque et avaient un taux de cholestérol plus bas que les souris non modifiées. Elles étaient également plus adroites et en général plus actives.
L'étude a été menée exclusivement sur des souris, ce qui n'empêche pas des chercheurs de croire que leur travail pourrait un jour profiter à l'Homme.
Selon le docteur Sedivy, il n'est pas garanti que viser le gène Myc chez les humains permette d'augmenter l'espérance de vie. Il serait en revanche plus probable que ce traitement aide les patients à rester en bonne santé plus longtemps.
Un exemple d'application possible pourrait être la lutte contre l'ostéoporose. Une maladie osseuse très répandue chez les personnes âgées. Mais le blocage du gène pourrait aussi être une solution pour stopper le développement d'un cancer. Une solution qui est d'ailleurs déjà étudiée par les spécialistes concernés.
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