10 millions $ pour une intelligence artificielle bénéfique à l’humanité, et de l’open-source

On n’arrête plus Elon Musk, le milliardaire qui veut révolutionner le monde des transports et qui, ces dernières semaines, est sur tous les fronts : installation d’une station de changement de batteries pour les Tesla Model S, tentative (ratée) d’atterrissage du premier module de propulsion d’une fusée Falcon9, annonce de la construction prochaine d’une piste d’essai pour l’Hyperloop… sans oublier la création d’une équipe d’ingénieurs qui doit préparer la formation d’un réseau Internet spatial ! Eh bien figurez vous qu’entre temps, Elon Musk a quand même trouvé le temps de débloquer 10 millions de dollars à l’ordre du Future of Life Institute, et ce pour financer un programme de recherche autour de l’intelligence artificielle. Un IA qu’Elon Musk lui-même avait qualifié il y a quelques mois de « démoniaque« , précisant que son développement est sans nul doute primordial pour les évolutions technologiques à venir, mais qu’il faut absolument s’assurer de parfaitement contrôler ce que l’on crée à ce niveau.

En finançant cet institut, Elon Musk dit souhaiter aider une recherche qui garantisse un développement de l’intelligence artificielle qui soit vertueux pour l’Homme. Autrement dit, des travaux responsable sur un IA qui doit l’être tout autant, une voie dans laquelle s’est engagée le Future of Life Institute, en faisant notamment signer une charte à ses scientifiques et ingénieurs. Disponible ici et relayée par Clubic, cette charte stipule notamment qu’en raison de « l’énorme potentiel de l’IA« , il faut « réussir à en tirer les avantages sans tomber dans les pièges potentiels« , et que s’il est « opportun de se concentrer sur le développement d’une IA plus efficace, il faut aussi se concentrer sur la maximisation du profit qu’en tire la société« .

Ce don signé Elon Musk est fortement apprécié par la communauté des scientifiques qui œuvre autour de l’intelligence artificielle, et forcément accueilli à bras ouverts par Anthony Aguirre, l’un des co-fondateurs de cet institut, qui déclare : « Jusqu’à ce jour, la plupart des investissements gouvernementaux ou industriels considéraient les recherches sur l’IA comme quelque chose de seulement technologique ou académique. Peu d’argent a été investi pour s’assurer que son développement puisse profiter à l’humanité« . Bien réels, les risques liés aux travaux sur l’intelligence artificielle font que ces développements devraient en effet être plus encadrés, et répondre à des besoins précis mieux définis en amont, comme le concèdent de nombreux spécialistes de cette question.

Une IA vertueuse et libre ?

Une intelligence artificielle que d’autres voudraient voir être davantage développée de manière ouverte, selon les protocoles open-source. C’est notamment le cas de Facebook, qui fait partie des nombreux champions des algorithmes qui travaillent aussi sur l’IA, via une approche dite de « deep learning », qui intéresse énormément les grands groupes high-tech tels que Google ou Microsoft. Derrière cette notion se cache la volonté de doter les systèmes informatiques d’une IA à même de reproduire le schéma de réflexion du cerveau humain. On parle alors de réseau de neurones artificiels, capables d’agir sur les algorithmes mêmes, pour créer des variantes et les adapter à des situations de plus en plus complexes… généralement pour proposer à l’utilisateur une plateforme qui soit la plus personnalisée possible en fonction de ses goûts, de ses intérêts, de ses habitudes, afin vous l’aurez compris d’anticiper au mieux ses attentes.

C’est dans cette optique que la cellule Facebook AI Research met au point Torch, une intelligence artificielle dont certaines composantes sont partagées avec Google et Twitter, et qui est aussi utilisée par des acteurs tels que AMD, Intel ou Nvidia. Bientôt, le nombre d’entreprises à s’intéresser au potentiel de Torch pourrait même exploser, puisque l’on apprend que Facebook a décidé de publier de nouveaux modules de deep learning pour son IA en open-source. Des modules spécifiquement pensés pour l’évolution des algorithmes réseau, qui pourrait être jusqu’à vingt-trois fois plus rapide qu’avec les précédents modules utilisés, selon Soumith Chintala, l’un des responsables du projet.

http://laruche.com/2015/01/21/intelligence-artificielle-des-investissements-et-de-lopen-source-672411