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TECHNOLOGIE DU FUTURE
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27 décembre 2014

Stratobus, l'incroyable dirigeable mi-drone, mi-satellite

Thales et Finmeccanica se sont alliés pour développer cet engin capable de voler à 20 kilomètres d'altitude. Il pourrait être lancé dès 2020.

Ce dirigeable peut être assigné à des missions militaires, comme les télécommunications, l’illumination de cibles ou la surveillance de théâtres d’opérations, à un coût bien moindre que le drone ou les satellites. (Thales Alenia Space)
Ce dirigeable peut être assigné à des missions militaires, comme les télécommunications, l’illumination de cibles ou la surveillance de théâtres d’opérations, à un coût bien moindre que le drone ou les satellites. (Thales Alenia Space)
Plus vraiment un dirigeable, pas encore un satellite et définitivement pas un drone. Le projet Stratobus de Thales Alenia Space, coentreprise entre le français Thales et l’italien Finmeccanica, est un défi à toutes les classifications. Le concept est pourtant assez simple : ce dirigeable fixe de 70 à 100 mètres de long et de 20 à 30 mètres de diamètre, est pensé pour évoluer à environ 20 km d’altitude, et mener des missions de télécommunications, d’observation, de météo, de surveillance maritime ou industrielle grâce à sa charge utile de 200 kg.

Stratobus entre drone et satellite de Thales"Le challenge technique est de le maintenir en position, alors que le vent à cette altitude atteint 90 km/h, explique Jean-Philippe Chessel, chef du projet chez Thales Alenia Space. La propulsion, qui consiste en un moteur électrique, s’adaptera en fonction du vent."

"Stratobus est complémentaire du satellite"

Pourquoi Thales Alenia Space, un des leaders mondiaux des satellites, s’est-il lancé ce projet ? Le groupe assure ne pas craindre la cannibalisation de son offre historique. "Stratobus est complémentaire du satellite, assure Jean-Philippe Chessel. Il permet une couverture de 200km, quand un satellite couvre un continent. Il présente aussi l’avantage de pouvoir diffuser des informations en temps réel sur une zone, alors que les satellites en orbite basse tournent autour de la terre et ne survolent la zone que par intermittence."

Stratobus de Thales Alenia SpaceDe fait, les deux engins n’ont rien à voir. A 20.000 mètres d’altitude, le dirigeable est au-dessus du trafic aérien, mais bien en dessous des satellites en orbite basse (300 km à 2.000 km) et encore plus loin des satellites en orbite géostationnaire (36.000 km). Le ballon monte par ses propres moyens à son altitude définitive, sans avoir besoin de lanceur. Quand il faut compter 250 millions d’euros pour lancer un satellite entre la construction, le lancement, les assurances et le segment-col, Thales Alenia Space assure que l’investissement pour envoyer un dirigeable se compte "en dizaines de millions d’euros". Un avantage substantiel même si la durée de vie de l’engin est quand même plus courte que celle des satellites (5 ans contre 15 ans).

stratobus avec des matériaux légers et resistants aux uvStratobus est aussi très différent des drones, qui supposent un télépilotage par un opérateur, une piste de décollage et d’atterrissage, et dont la permanence sur zone exige plusieurs exemplaires. Le dirigeable peut en revanche être assigné à des missions militaires, comme les télécommunications, l’illumination de cibles ou la surveillance de théâtres d’opérations, à un coût bien moindre que le drone ou les satellites. En cas de grosse tempête, le ballon pourra évidemment redescendre à une altitude plus calme, et remonter lorsque les conditions météo sont plus favorables.

Une conception qui a duré 2 ans et demi

Thales Alenia Space, avec ses partenaires Airbus Defence & Space, Zodiac Marine, le CEA-Liten mais aussi le CNES, l’Onera ou encore Air Liquide, ont bouclé l’étude de conception, qui a duré  deux ans et demi. Thales Alenia Space estime que le développement de la plateforme prendra 5 ans environ, ce qui permettrait de lancer le premier engin de série à l’horizon 2020-2022. Les obstacles techniques restent conséquents : il faut notamment développer le tissu de l’enveloppe du dirigeable, en fibre de carbone.

Les partenaires travaillent aussi à limiter la taille des panneaux photovoltaïques pour limiter le poids de l’engin à cinq tonnes : Thales a déposé un brevet sur une technologie permettant d’amplifier la lumière solaire, de la réfléchir dans le ballon, et de la concentrer pour obtenir l’équivalent de trois soleils. "C’est un cap technologique que nous sommes les seuls à avoir franchi pour l’instant", assure Jean-Philippe Chessel.

stratobus à 20000 metres daltitudeL’industriel assure que le modèle économique est robuste. Le développement de l’engin nécessite entre 300 et 500 millions d’euros. La chaîne de production serait conçue pour assembler une plateforme par mois. "Le marché est de plusieurs centaines d’engins", estime Jean-Philippe Chessel, qui calcule que le retour sur investissement pourrait se faire sur deux ans seulement.

Le projet rappelle le programme Loon de Google, développé par le laboratoire secret Google X, qui vise à offrir l’accès à internet dans les zones les plus reculées de la planète avec des ballons de 15 mètres de diamètre. Mais Thales souligne que ces engins ne sont pas fixes comme Stratobus, et qu’ils sont très loin d’afficher la même autonomie. Après la guerre des étoiles, la guerre des ballons ?

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