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TECHNOLOGIE DU FUTURE
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6 mai 2016

Les incroyables promesses des verres de lunettes high-tech

Des traitements chimiques pour atténuer le bleu émis par les écrans, de nouvelles géométries pour réduire les troubles de la vision de près... Les concepteurs de verres rivalisent d'innovation.

Coralie Barrau, ingénieure de recherche, étudie les effets de rayonnements lumineux sur des cellules de rétine de porc, dans le laboratoire de photobiologie de l'Institut de la Vision. ©Christophe LEPETIT
Coralie Barrau, ingénieure de recherche, étudie les effets de rayonnements lumineux sur des cellules de rétine de porc, dans le laboratoire de photobiologie de l'Institut de la Vision. ©Christophe LEPETIT

NUMÉRIQUE. Article extrait du n°828 de Sciences et Avenir. Pour en savoir plus, se référer à l'encadré de bas de page.

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N'en déplaise aux zélateurs du laser et du bistouri, les lunettes n’ont pas disparu. Certes, la chirurgie réfractive par laser a séduit les myopes et aussi les astigmates, les hypermétropes et même les presbytes (lire pp. 30-33) depuis plusieurs années. Mais les bons vieux verres restent dans la très grande majorité des cas le moyen de correction visuelle le plus simple et le plus efficace. De quoi réjouir les industriels de l’optique tels que le français et leader mondial Essilor, le japonais Hoya ou encore l’allemand Zeiss. À preuve, les chiffres du marché. Selon Essilor sur 7 milliards de Terriens, 4,3 milliards auraient besoin de lunettes mais seulement 1,8 milliard en bénéficieraient.

Si la myopie est liée au travail de près, peut-être peut-on la freiner en faisant croire au cerveau que les objets se trouvent plus loin" - Gilles Le Saux, directeur de la recherche et développement optique chez Essilor

beyonce glasses hello hi

Exemple en Asie. "Le taux de myopes et l’intensité de la myopie y sont préoccupants. Dans certaines grandes villes chinoises, plus de 80 % des 15-20 ans sont myopes contre 47 % en Europe chez les 25-29 ans. Et cette myopie s’aggrave très vite, avec une perte d’une dioptrie* par an en moyenne. Entre 6 et 18 ans, un jeune peut donc passer d’une dioptrie de -1 à -12, soit une myopie sévère", explique Gilles Le Saux, directeur de la recherche et développement optique chez Essilor. Au moins deux facteurs, indissociables de la vie urbaine, semblent expliquer cette "épidémie" : la diminution du temps passé dehors et l'augmentation du travail de près (sur ordinateur). Le fabricant français s’est ainsi associé avec l’Université médicale de Wenzhou (Chine) pour étudier notamment les moyens de ralentir l’évolution de la maladie. "L’idée est simple : si la myopie est liée au travail de près, peut-être peut-on la freiner en faisant croire au cerveau que les objets se trouvent plus loin", précise Gilles Le Saux.

Pour le cerveau, deux phénomènes sont en effet révélateurs de la vision de près : le travail d’accommodation que doit accomplir le cristallin pour faire la mise au point, et la convergence des yeux vers l’objet. D’où l’idée des chercheurs chinois et français de tester des verres "zoomant" sur l’objet, une correction qui permet de réduire le travail du cristallin. Dotés de surcroît d’un prisme qui redresse les rayons lumineux, ces verres réduisent également la convergence des yeux. Résultat : pour le cerveau, l’objet semble effectivement plus éloigné. Une étude sur trois ans a déjà montré que ces verres ralentissaient jusqu’à 60 % l’évolution de la myopie. Si aujourd’hui les verriers ne cessent d’innover, ce n’est donc plus dans l’évolution du matériau lui-même, ni dans la recherche du verre parfait. Le véritable verre, à base de silice, a d’ailleurs quasi disparu, remplacé depuis des années par des matériaux plastiques, plus légers et plus résistants.

Une chimie de surface innovante

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Les recherches se concentrent plutôt sur de nouveaux traitements chimiques, de nouvelles géométries, qui pourraient réduire ou prévenir certains troubles, freiner leur progression ou améliorer tout simplement le confort visuel. "Par exemple, en empilant sur un verre de nombreuses couches très minces, de natures chimiques variées, on parvient à modifier ses propriétés", précise Thibaud de Marchi, chef de produit chez Zeiss. Grâce à cette chimie de surface, certains verres sont désormais antisalissure, antibuée, antirayures, antireflets, anti-éblouissement (contre les phares des voitures notamment) et aussi anti-lumière bleue.

Ce rayonnement est naturellement présent dans la lumière du jour, dans des longueurs d’onde située entre 380 et 500.nanomètres. Mais nous y sommes encore plus exposés à cause des écrans des smartphones et tablettes. Or cette lumière peut nous perturber d’une façon insoupçonnée jusqu’à ces dernières années : influence sur le sommeil, plus difficile à trouver, sur l’humeur, devenue irritable, voire sur la synchronisation des rythmes jour-nuit…

Des filtres pour bloquer la lumière bleue nocive

Doze Studio loop rainbow glasses legs

Dans ce spectre bleu, certaines longueurs d’onde feraient encore pire. La lumière entre 415 et 455.nanomètres pourrait aggraver la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et accélérer le vieillissement rétinien (lire pp. 30-33). « Au laboratoire de photobiologie de l’Institut de la Vision à Paris, nous étudions ce phénomène sur des cultures cellulaires de rétine de porc, exposées aux rayonnements bleus pendant dix-huit heures », explique Coralie Barrau, ingénieure de recherche chez Essilor Recherche et développement. Le but ? « Concevoir des verres avec des filtres qui bloquent au moins partiellement les longueurs d’onde les plus nocives sans affecter le reste du spectre lumineux. » Des verres anti-lumière bleue sont déjà proposés par les opticiens. Et ce n’est qu’un début, car les verriers nous verraient bien avec plusieurs paires de lunettes, une pour le jour, une pour le soir, une autre pour la conduite nocturne, etc. Non, les bonnes vieilles bésicles ne sont pas mortes.

Des lentilles à porter la nuit pour voir le jour

glasses kool

Orthokératologie. Ce terme un peu barbare désigne une discipline en pleine expansion, consistant à corriger la vue dans la journée grâce à des lentilles portées… la nuit. Pendant le sommeil, ces "lentilles de nuit" remodèlent la cornée. Celle-ci se comportant comme un matériau à mémoire de forme, elle revient à son état initial au bout de 24 heures. Mais entre-temps, le patient aura recouvré une vision normale sans lunettes. "Il y a peu encore, nous ne pouvions corriger que la myopie avec cette technique. Aujourd’hui elle est aussi utilisée pour les astigmates, les hypermétropes, les presbytes et même pour freiner l’évolution de la myopie chez les jeunes", explique Louisette Bloise, ophtalmologue, présidente de la Société française des ophtalmologistes adaptateurs de lentilles de contact. Mais ces lentilles-là doivent être adaptées à chaque forme d’oeil. Elles exigent donc, au préalable, la réalisation d’une "topographie cornéenne" qui révèle les déformations de la cornée à corriger. Des lentilles sur mesure peuvent alors être commandées aux fabricants pour un coût d’environ 400 €.

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/ophtalmo/20160224.OBS5215/les-incoyables-promesses-des-verres-de-lunettes-high-tech.html

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