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TECHNOLOGIE DU FUTURE
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31 mai 2014

L'éolienne offshore hybride japonaise MODEC prête pour des essais

Mitsui Ocean Development & Engineering Co. (MODEC), entreprise d’ingénierie japonaise spécialisée dans la mise en œuvre d’infrastructures offshore, et les autorités de la préfecture de Saga (île de Kyushu, au sud-ouest du Japon) ont annoncé l’installation au large de la ville de Karatsu d’un système éolien hybride innovant capable d’exploiter à la fois l’énergie éolienne et celle des courants marins [1]. La phase d’évaluation sera lancée à l’automne 2013.

Le système, baptisé SKWID (Savonius Keel and Wind Turbine Darrieus) a été développé dans le cadre d’un partenariat avec la New Energy and Industrial Technology Development Organization (NEDO), l’agence publique japonaise en charge du soutien à la recherche pour le secteur des technologies environnementales et énergétiques. Il a été dévoilé par MODEC lors de la manifestation Wind Expo 2013 (Tokyo, 27 février-1er mars 2013).

Le système éolien offshore hybride SKWID (MODEC)

SKWID combine deux éléments :

1) une éolienne à axe de rotation vertical de type Darrieus [2] acceptant n’importe quelle direction de vent et capable de générer deux fois plus d’électricité qu’une éolienne terrestre traditionnelle. L’emplacement du générateur, situé à la base, assure une excellente stabilité de la structure grâce à l’abaissement du centre de gravité, en même temps qu’il facilite les opérations de maintenance en mer.

2) une hydrolienne à rotor de type Savonius [3]. Ce rotor immergé joue le rôle de ballast et contribue à équilibrer la structure. La turbine, constituée de godets demi-cylindriques, permet de générer de l’énergie grâce aux courants marins, énergie qui autorise le démarrage de l’éolienne, même dans des conditions de vent faible. La vitesse de rotation de l’hydrolienne, qui est identique à celle du courant, garantit l’innocuité pour l’écosystème marin.

Le système hybride, où le générateur est situé à la jonction de l’éolienne et de l’hydrolienne, confère une grande adaptabilité aux conditions météorologiques en permettant la production d’électricité en cycle combiné (vent et courant), uniquement à partir du courant ou seulement grâce au vent. Selon l’entreprise MODEC, sur le plan économique, SKWID est plus compétitif que tout autre système éolien marin. La phase d’évaluation concerne un dispositif d’une capacité de production de 500 kW (kilowatts).

Dans un contexte où, suite à l’accident nucléaire de Fukushima (11 mars 2011), le Japon est conduit à une révision de sa stratégie énergétique, et compte tenu des atouts de l’Archipel  dans ce domaine, l’éolien marin et plus largement les énergies de la mer constituent des axes de développement prioritaires pour l’industrie japonaise, soutenue par le gouvernement. D’ici 2020, le Japon devrait ainsi construire un parc de 143 éoliennes à 16 kilomètres au large des côtes de la préfecture de Fukushima, soit le plus grand parc éolien offshore du monde, représentant une puissance d’un GW (gigawatt).

Dans le budget relatif à l’année fiscale 2013 [4], le ministère japonais de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie a prévu d’investir 5,2 milliards de yens (environ 40 millions d’euros) pour encourager la recherche et le développement (R&D) dans le secteur de l’éolien marin. Des projets de démonstration seront financés, avec l’installation d’éoliennes marines au large des préfectures de Chiba (au centre-est de l’île de Honshu) et Fukuoka (au nord de l’île de Kyushu). Par ailleurs, 2,1 milliards de yens (plus de 16 millions d’euros) seront investis pour encourager le développement de technologies innovantes dans le secteur des énergies marines (énergie hydrolienne exploitant les courants, énergie houlomotrice exploitant le mouvement des vagues, énergie thermique exploitant les gradients de température entre les eaux de surface et les eaux profondes), dans une perspective de commercialisation et de conquête des marchés étrangers.

Sources : TAKATA Kenichi. « MODEC Develops Wind/Tidal Hybrid Power Generation System », Tech-On, 1er mars 2013. URL : http://techon.nikkeibp.co.jp/english/NEWS_EN/20130228/268591/ ; Modec, « Savonius Keel & Wind Turbine Darrieus », février 2013. URL : www.modec.com/fps/skwid/index.html ; GILHOOLY Rob, « Japan to Build World’s Largest Offshore Wind Farm », New Scientist, 16 janvier 2013. URL : http://www.newscientist.com/article/dn23082-japan-to-build-worlds-largest-offshore-wind-farm.html



[1] « World’s 1st Floating Hybrid Power Generation System Set to Test in Fall », The Asahi Shimbun, 17 mai 2013. URL : http://ajw.asahi.com/article/economy/AJ201305170066

[2] L’ingénieur et savant français Georges Darrieus (1888-1979) fut l’inventeur du concept.

[3] Système mis au point par l’architecte et inventeur finlandais Sigurd Savonius (1884-1931).

[4] METI (Ministry of Economy, Trade and Industry). « FY 2013 Budget Request », 29 janvier 2013. URL : www.meti.go.jp/english/aboutmeti/policy/fy2013/pdf/130129budget.pdf‎

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Commentaires
E
On sous exploite la nature et l'énergie formidable qu’elle produit.
J
Bonne idée ce système 2 en 1. Impatient d'avoir un retour sur l'efficacité de ces éoliennes
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