Dossier : l'impression 3D, c'est du solide ?
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Ultra-consommation, garanties peu ou mal prises en charge, obsolescence programmée... Des termes reviennent de plus en plus souvent, à tel point que l’on commence à se demander si tout cela est bien viable à long terme. Et si l’on n’est certainement pas là pour lever un poing revanchard sous le menton du capitalisme débridé, il n’est pas inutile de pointer du doigt ces dérives de l’industrie pour expliquer au moins, en partie, l’émergence du Do It Yourself (DIY). Une tendance née quelque part dans les années 70 et dont découle sans doute l’impression 3D. Avec elle, l’espoir pour beaucoup de “penser global, agir local”, selon les principes du développement durable. Bref, créer soi-même, chez soi ou dans les environs sans recourir à des ouvriers sous-payés à l’autre bout du monde, fait partie des enjeux de l’impression 3D.
Sans disserter sur la genèse du concept - Wikipédia est là pour ça - il n’est pas inutile de revenir en quelques mots sur la technologie et même... son nom. Soyons clairs : on n’imprime pas, au sens propre, en 3D ! Mais pour Clément Moreau, directeur général et co-fondateur de Sculpteo, société française spécialisée dans le domaine : “C’est le nom que le marché a choisi !”. En pratique, on a plutôt affaire à de véritables petites usines autonomes, capables d’interpréter les données du fichier d’un modèle 3D, d’abord créé sur ordinateur, avant de le mettre en oeuvre à l’intérieur d’une chambre de fabrication. Et si diverses technologies existent (à des coûts souvent bien différents) le principe reste en général le même pour chaque machine : la mise en forme de l’objet se fait en empilant une succession de couches de matériaux les unes sur les autres.
Avec du plastique, l’engin va tout simplement utiliser des rouleaux de filaments qu’il va fondre à plus de 200 degrés. Ensuite, il ne lui reste plus qu’à créer l’objet, couche par couche, en superposant la matière, qui se solidifiera assez rapidement. Ce principe de fabrication à l’aide de plastique est celui utilisé par les imprimantes les plus abordables. D’autres existent comme la stéréolithographie, le frittage sélectif par laser ou encore la pulvérisation de matière. Ces techniques, plus élaborées et bien sûr coûteuses, permettent des résultats d’un tout autre niveau. Avec cela, on peut commencer à travailler sur du très sérieux comme des prothèses de mâchoires humaines nécessitant pas moins de trente-trois couches pour un seul millimètre de hauteur !