Du coton pour capter l’eau dans le désert
Spécialement traité, ce coton peut absorber une grande quantité d’eau et la libérer quand il se réchauffe. Une propriété qui pourrait servir à améliorer l’irrigation des zones désertiques.
JUSQU'A 340% de son poids ! C’est la quantité d’eau que peut récupérer un coton mis au point par des chercheurs de l'université d'Eindhoven en collaboration avec l'université polytechnique de Hong Kong.Pour obtenir ce taux d’absorption, les chercheurs ont enduit de la fibre de coton avec un polymère PNIPAAm qui modifie ses propriétés. A basse température, le coton a une structure semblable à une éponge à l'échelle microscopique et peut absorber l’eau présente dans la brume. En revanche, dès que la température augmente, le matériau devient hydrophobe. Au-dessus de 34°C, sa structure forme une couche complètement fermée. Dans l’intervalle, il libère toute l’eau qu’il a absorbée.
Selon les chercheurs, ce cycle peut être répété plusieurs fois. La description détaillée de ce nouveau matériau sera publiée dans la revue Advanced Materials de février.
A droite le coton au-dessus de 34°C adopte une configuration complètement fermée. A gauche, le coton a une structure semblable à une éponge à une température plus basse. Eindhoven University of Technology.
Grâce à cette propriété, ce coton PNIPAAm pourrait être utilisé pour fournir de l'eau dans les zones désertiques ou les régions montagneuses, où l'air est souvent brumeux la nuit.
Des dispositifs de recueil d’eau existent déjà dans certaines régions mais ils fonctionnent différemment et nécessitent un flux d’air important. Le coton, lui, peut fonctionner sans vent. En outre, les fibres recouvertes de polymère peuvent être posées directement là où l'eau est nécessaire, par exemple sur les sols arables.Les chercheurs envisagent également des applications totalement différentes, comme des tentes de camping qui recueillent l'eau la nuit, ou des vêtements de sport absorbant la transpiration.